Guy VINCENT
Vous ne pouvez pas avoir traversé le bourg de Saint-Paul sans l’avoir croisé un jour…
Sous son chapeau noir, derrière son épaisse moustache, en voiture ou sur un tracteur, Guy Vincent connaît la commune comme sa poche. Ce passionné de mécanique agricole est pourtant plus connu pour cette passion ailleurs que dans sa commune : « Nul n’est prophète en son pays »…

Malgré sa formation de mécanicien, effectuée à Saint-Paul au garage de Joseph Hébras, c’est presque par hasard qu’est née sa collection…
Son premier tracteur, un Lanz, il l’a acheté en 1978 ; un de ses amis, qui voulait
acheter un tracteur, lui avait demandé de l’accompagner à Chateauponsac. Il y avait
deux tracteurs à vendre : Albert acheta le Robuste, Guy acheta le Lanz ! C’était le début de la série…
Certains ont pensé qu’il était fou, d’autres le lui ont carrément dit ! Pour ceux qui le
connaissent un peu, un tel compliment ne pouvait que l’encourager à continuer !…
Depuis 1977, c’est aussi l’histoire de la batteuse. Une vieille Merlin, qu’il a fallu patiemment nettoyer, restaurer et repeindre avec toute une bande de copains, avant de la remettre en route dans les cours de ferme… Aujourd’hui, Guy et sa batteuse font au moins une sortie annuelle, pour animer une fête… Toute une tradition à
perpétuer…

Cet été, lors de la finale départementale du concours de labour, ils étaient quatre
générations de Vincent à s’activer autour de la machine : Guy, Roger, son père, Henri, un de ses fils et Clément, son petit-fils.

Alors, maintenant, quand vous le croiserez, vous connaîtrez un peu mieux celui qui se cache sous le chapeau noir…
Jojo ROUDAUD
Ils ont une passion… et ils sont chez nous. Nous débutons dans ce premier bulletin
de la nouvelle mandature une série de portraits d’habitants de Saint-Paul que vous pouvez côtoyer tous les jours, en sachant peut-être, mais souvent en ignorant qu’ils ont une passion, qu’ils vont vous faire découvrir.
Nous allons pour cette première chez M. Jean-Joseph Roudaud, dit « Jojo » pour ceux qui le connaissent, au Queyraud.

C’est dans son garage qu’il nous accueille, avec sa canne et son Gibus, dans ce qu’il appelle modestement « Le Tout Petit Musée« .

C’est en 1957 que M. Roudaud a commencé à collecter tous les objets du quotidien :
objets de la maison, du travail dans les champs… Il a rassemblé des objets de son père, de son grand-père, d’un beau-frère parti « aux colonies »…
Des amis, des proches lui ont offert des pièces pour compléter les collections.
Puis, tous ces objets, il les a méthodiquement triés, datés et étiquetés : collection de balances romaines, de sabotier, de menuisier, cannes, chapeaux, outils agricoles, boites à musique, tabatières… Chaque objet a une histoire…

C’est ainsi qu’est né « Le Tout Petit Musée« ,dont voici ce qu’il dit :
« Le Tout Petit Musée, c’est une toute petite partie de ma vie,c’est strictement personnel et privé. Il n’y a rien de rare ni de valeur. Pour moi, c’est formidable, il y a les petits riens qui ont fait ma vie. C’est mon devoir de mémoire. C’est ma joie de vivre, mon paradis. »
Ce n’est bien évidemment pas un musée ouvert au public, mais, comme tous les passionnés, M. Roudaud est toujours ravi de montrer son musée et de raconter les petites anecdotes qui le lient à chacun des objets exposés.
Albert MOULINARD
Albert Moulinard nous a quittés au mois de mars 2016. C’était un homme simple et modeste, et sa modestie n’aurait pas aimé qu’on fasse de longs discours à son propos, mais il serait difficile de ne pas rendre hommage à quelqu’un qui a donné autant de temps et d’énergie au service des autres.
C’était un homme d’engagement, dans son métier d’abord, dans le milieu associatif et au sein de la municipalité, s’investissant avec ardeur et conviction dans ses différentes missions.
Cet agriculteur avait siégé pendant des années à la Chambre d’Agriculture de la Haute-Vienne, au collège des fermiers et métayers.
Il s’était beaucoup investi dans le monde associatif : il fut l’instigateur de la renaissance d’un comité des fêtes à Saint-Paul, « Saint-Paul Loisirs », dont il fut le premier président en 1992, année de la création de la première Fête de l’Ane. Il avait aussi participé très activement à la vie du club de foot, à l’adolescence de ses trois fils.
Enfin, et ce n’est pas le moindre de ses engagements, il fut élu municipal pendant 25 ans. Élu en 1989, puis en 1995 sur une liste minoritaire, il s’est tout de suite intégré à l’équipe en place, au service de la commune et de ses concitoyens. Il est réélu en 2001, devient adjoint au maire et il le restera en 2008, jusqu’en 2014, où il décidera de mettre fin à son mandat.
C’était un homme de conviction, mais d’une grande tolérance et profondément respectueux, dont nous tenions à saluer la mémoire.

Jean LAPLANCHE
Comme le savent beaucoup de retraités, la retraite, finalement « c’est du boulot ». Jean est de ceux-ci, lui qui a toujours entretenu son jardin, bricolé à ses heures, élevé ses poules et ses lapins et multiplié les activités, associatives notamment. « Ça maintient en forme, cela évite de prendre du poids et c’est bon pour la tête ».

La vie à la campagne est forcément rythmée par les saisons, plus encore lorsqu’on est pupille de la nation et placé tout jeune chez des agriculteurs vers Chaptelat. « Ils étaient gentils, j’étais libre mais il ne fallait pas compter ses heures ni songer à oublier de se lever le matin pour faire la grasse-matinée, sinon on vous rappelait à l’ordre. Plus tard, comme tous les jeunes, j’allais au bal, mais quand je rentrais le matin, il n’était pas question d’aller se coucher, et la journée était longue »

Et aujourd’hui encore, l’été, il fait son foin et cultive les légumes pour ses lapins, ses tomates sous la serre qu’il a montée lui-même, des fraisiers et autres fruits dans le jardin. Et lorsque l’hiver s’approche, il faut scier le bois et rentrer les légumes. Il participa fréquemment aux concours de labour dans la catégorie motoculteur. Il y a des choses qui ne s’oublient pas, même lorsqu’on devient ouvrier en ville.

Car à l’age adulte, Jean, qui avait dû arrêter tôt les études, reprit le chemin de l’école pour faire une formation de plombier-chauffagiste-gazier . Il travailla à Limoges, dans différentes entreprises et plus longuement à Limousin Chauffage et enfin à la SPOCZ. « Je dirigeais des équipes même si je n’ai jamais voulu faire cadre, Et dans ces métiers il fallait être polyvalent et connaître beaucoup de métiers du bâtiment, par exemple les toitures, et mon parcours avant m’avait apporté beaucoup d’expérience, ce qui m’a aidé ici aussi pour ma maison. »
Depuis les années 50, Jean est un donneur de sang régulier. Il a commencé des qu’il a eu l’age « A l’occasion d’une campagne pour le don du sang, cela semblait une évidence ». Il a fait partie du petit groupe qui avait créé en 1992 l’Amicale de Donneurs de Sang à Saint-Paul, et tous les donneurs se rappellent les crêpes qu’il faisait sauter lors de la collecte de février ! Et au bout de 72 dons, il a tout de même arrêté, rattrapé justement par la limite d’âge et quelques soucis de santé.

Jean est devenu également porte-fanion de LOU ROSSIGNO DO LIMOUZI, le groupe folklorique qu’il a rejoint il y a une vingtaine d’année. D’abord pour chanter, présenter des scénettes ou raconter des niorles. Cela veut dire répétitions tous les vendredis, puis les spectacles en fonction des demandes, et s’il en est maintenant le porte-fanion, c’est tout simplement, parce qu’au fil du temps, il en était devenu un des plus anciens.
Chez Jean, un, puis deux chats se collent à vos pieds, arrivés là parce qu’ « ils étaient abandonnés ou maltraités, mais maintenant stérilisés et vaccinés » Comme quoi on ne se refait pas.
Et puis il y a la belote . La belote « avec les copains » toutes les semaines, et l’on tourne, un coup chez l’un puis chez l’autre, sans compter les concours, et les après-midi « Tisane » qu’il ne rate que … s’il y a un concours ce jour-là.
Et il y a aussi la pétanque, le tiercé du dimanche matin … Non, sérieux, la retraite, « c’est du boulot » même si le salaire est maigre !
Mais lorsqu’on lui parle du temps qui passe, Jean nous répond simplement « Ça fait un moment que je suis à la retraite, et je vous souhaite d’en profiter aussi longtemps que moi »
Que la tienne dure encore longtemps, Jean.


