Le menhir du Métayer

Il mesure 4,16 mètres hors sol et 1,04 mètres pour la partie enfouie et fait partie des plus imposants monuments mégalithique de la Haute-Vienne.
Deux autres pierres, couchées, se trouve dans le pré, dont l’une surplombe le ruisseau de l’Âme de l’âne.
Le menhir est inscrit aux monuments historiques depuis 1984.
La parcelle sur laquelle est situé le monument porte le nom de « Peiregude » d’après le cadastre de 1830. « Peiregude » est dérivé du latin petra acuta : la pierre aiguë (Dumazaud , 1939)
Comme beaucoup de mégalithes de la Haute-Vienne, ce monument est l’objet de légendes dont deux sont connues aujourd’hui encore :
« On prétend que pendant la nuit, si l’on en approche à certaines époques de l’année, on entend des hommes parlant à voix haute, mais sans pouvoir comprendre leur conversation.
La légende associe au menhir trois grosses pierres qui sont dans le pré, la légende précise que la tete de la sainte vierge a laissé son empreinte sur un de ces blocs.
Il a même été dit que le jour des rameaux, pendant l’élévation, le menhir fait quatre fois le tour du pré. »
Source « les pierres à légendes du limousin » par François GUYOT, ethnologia n° 65-68,SELM, 1994.

Lors de la tempête de décembre 1999, le pin centenaire situé à coté du menhir n’a pas résisté aux vents violents. Le site présentant alors des risques de dégradation liés à l’enlèvement de l’arbre et de la souche, une opération archéologique fut décidée. Elle devait permettre d’observer la structure et le mode d’enfouissement du mégalithe ainsi que la présence éventuelle de matériel archéologique. Ceci afin de préciser la période d’édification du monument. Le sondage eut lieu en juin 2000. Le mobilier découvert s’avéra assez pauvre (fragments de tuile gallo-romaines et un fragment d’amphore) mais la synthèse finale du sondage apporte d’intéressants éclaircissements :
La pierre dressée du Métayer, par ses dimensions (5,20m de longueur et 1,50m de plus grand côté) et par sa forme effilée, constitue l’un des plus imposant monument mégalithique du département. C’est un bloc de grano-diorite dont le lieu d’extraction, qui n’a pu être déterminé, se situe probablement, à moins de quatre kilomètres de son emplacement actuel. La présence d’éventuels vestiges relatifs aux moyens nécessaires pour le transport et l’élévation (aire stabilisée, chevalet, …) du monolithe n’ont pu être observés sur la zone, perturbée par les pratiques agricoles et l’enracinement de l’arbre.
Le monolithe est maintenu dressé dans une fosse creusée légèrement plus large que sa section et relativement profonde (1,05m). Elle contient 20% de la hauteur du monument. Cette technique ne nécessite pas de calage important ; d’où l’emploi de simples plaquettes de schiste, de petites pierres et de tuiles pour le comblement et le calage.
Le matériel archéologique est pauvre, ce qui n’est pas surprenant ; les pierres dressées n’ayant a priori, ni fonction funéraire ni celle d’habitat, les sites sont généralement pauvres en matériel archéologique (Lecerf, 1999).
Ce mobilier gallo-romain est quelque peu surprenant ! La présence de vestiges archéologiques intrusifs sont cependant attestés en Limousin. La fouille de certains dolmens ou de l’emplacement de menhirs (menhir des Fichades par M. Périchon en 1911 ; menhir des Courbes à Vallières par J.F Durieux et P. Courty en 1991 ), a livré des vestiges comparables pour ces monuments².
La présence de fragment d’amphore et de tuiles jusqu’au fond de la fosse et sur une hauteur de plus d’un mètre évoquent plus qu’une simple réutilisation du site. Ils tendent à montrer sinon l’élévation, tout du moins une restauration du monument à l’époque gallo-romaine
Cette hypothèse n’est toutefois fondée que que sur l’étude d’une petite surface située sur un seul des côtés du monument. L’extension de la surface étudiée autour de la pierre dressée du Métayer apporterait sans doute de nombreuses autres informations sur l’origine et la fonction de ce monument.
Sonder l’emplacement d’autres menhirs et effectuer des décapage conséquents autour de leur implantation pourrait être un axe de recherche prometteur pour la compréhension du phénomène mégalithique en Limousin.
² La fouille du menhir des Fichades a également livré une hachette en silex polie située dans les niveaux les plus profonds, ainsi que des tessons mérovingiens.
Source : « Document final de synthèse de sondage » par D. Crescentini, 2000. Document communal

L’église de Saint-Paul
Saint-Paul était le titre d’un archiprêtré connu dès 1256 et qui fut uni à la cure du même nom en 1288. C’était un des archiprêtrés du diocèse de Limoges. Cet archiprêtré comprenait les territoires d’environ 25 communes actuelles, allant de Feytiat à Domps comprenant entre autre Aureil avec son prieuré d’hommes et celui de femmes, Saint-Léonard avec son monastère, le prieuré de l’Artige, Eymoutiers et son monastère , les Allois avec son Abbaye.
L’église de Saint-Paul était desservie par une communauté de prêtres.
Le patron de la paroisse est Saint-Paul, apôtre.

Le plan comprend une nef unique à deux travées, à chevet plat.
La façade comme l’église sont du XIII ° siècle. Au dessus de la façade se trouve le clocher carré que surmonte une pyramide. Le clocher est couvert en bardeaux de châtaignier. La réfection du clocher date du XVII°, remplaçant probablement un clocher mur.

Le portail d’entrée est de type limousin courant, en arc brisé avec deux voussures et frise chapiteau et archivolte d’encadrement mouluré d’un d’un tore et d’un listel, avec une fenêtre en plein cintre au dessus de l’archivolte.
La voûte est gothique mais s’appuie sur des murs comportant des parties plus anciennes qui ont du être renforcées par d’épais contreforts lors de l’établissement de cette voûte.
Sous le clocher, une travée très courte voûtée en berceau est séparée de la nef par un arc doubleau brisé à arêtes vives.
La première travée est aussi cantonnée entre deux doubleaux de même type.
La voûte qui comprend des formerets est formée d’ogives à boudin simples.
La deuxième travée diffère de la première par des fenêtres pratiquées dans des arcs de décharge brisés.
Dans le sanctuaire, qui est probablement d’une autre campagne que la nef, les ogives retombent sur des colonnes rondes dont la base est polyédrique, colonnes que surmontent des chapiteaux sculptés et curieusement moulurés.
L’élévation nord présente d’importants contreforts avec larmiers.
L’église est isolée des propriétés voisines par une ruelle au nord ,au sud, et par une rue à l’est.
Le chevet est particulièrement intéressant car son aspect et son architecture sont militaires : Il présente un pignon rectangulaire avec un triplet de fenêtres dont celle du milieu est plus haute que les autres. Les contreforts carrés constituent de véritables tours d’angle, avec des corbeaux en quart de rond qui ont du supporter un hourdage.

L’église abrite plusieurs statues anciennes et un certain nombre d’objets de différentes époques. Citons notamment :
Un reliquaire du XVI° siècle en métal argenté provenant de l’Abbaye de Grandmont. Après la dissolution de cet ordre monastique limousin ,ce reliquaire est attribué à l’église de Saint-Paul par l’évêque de Limoges en 1790.
Une Piéta qui était autrefois dans une chapelle funéraire sur l’actuel champ de foire. Cette chapelle fondée à la fin du XIV° siècle fut démolie vers 1930 et cette Vierge de Pitié transportée dans l’église paroissiale . Elle est connue sous le nom de Notre-Dame-de-Pitié, à laquelle était précisément dédiée la chapelle disparue.

Une crèche constituée de personnages de tailles et structures assez variées, la majorité semble composée de têtes en plâtre peint et de corps en crin, chaque personnage est muni d’un socle.
A l’extérieur, à la base du chevet et sur la gauche de celui-ci, on peut apercevoir un cadran solaire sculpté dans la pierre. Son lieu d’implantation interroge, ce qui laisse supposer que la pierre a été réutilisée.

Quelques photographies :






