PORTRAITS ET HISTOIRE

Le Camp d’Internement

 

Le camp d’internement de Saint-Paul

Vue générale du camp 1942
Le camp de Saint-Paul avec ses baraques d’une capacité de 1000 personnes était initialement destiné à l’accueil des réfugiés. Il reçoit dès 1940 des opposants à Pétain qui les qualifie « d’indésirables ». Il s’agissait de politiques, d’abord des communistes et des anarchistes puis des socialistes ,des francs-maçons et des gaullistes. Parmi les internés, il y eut de grandes figures de cette époque tragique comme Jean CAVAILLES, chef de la libération sud, le sénateur Georges BRUGUIER ou le député Henri GOUT. Ces deux derniers font parti des quatre-vingts parlementaires qui votent contre les pleins pouvoirs à Philippe Pétain le 10 juillet 1940

Plan du camp (Archives Départementales 87)

                                                                                                      Vue d’avion

Vue d’entrée coté Est
En 1941, 245 de ces indésirables des camps de Saint-Paul,de Nexon et de Saint-Germain-les-Belles sont déportés vers les camps algériens via la gare de Pierre-Buffière (une plaque y commémore cet épisode)
A partir d’août 1942 le camp de Saint-Paul reçoit une population plus diverse : aux politiques du début viennent s’ajouter toutes sortes d’opposants au régime de collaboration, pratiquant la désobéissance civile ou soupçonnés d’appartenir à la résistance. L’origine géographique de ces nouveaux internés, beaucoup plus proches de la préfecture de Limoges , indique que l’opposition au régime de Pétain et à sa politique se densifie dans la région.

A gauche, les baraques des « surveillés », à droite, celle des gardiens
Il y a 70 ans, précisément le 11 juin 1944, trois groupes F.T.P. du maquis de GUINGOUIN constituant le détachement de Jumeau-le-Grand décidèrent de libérer le camp de Saint-Paul. En effet circulait alors le bruit d’une menace pesant sur les internés. Nous étions au lendemain des événements tragiques survenus à Tulle et à Oradour-sur-Glane. Sous le commandement des trois lieutenants Gabriel MONTAUDON, dit « TINO », Pierre VILLACHOU et Jean GUERY, 75 maquisards à bord de 3 camions, investirent le bourg et prirent le contrôle du camp.
A la libération, le camp accueillit ensuite des prisonniers de guerre allemands servant de main d’œuvre dans les exploitations des alentours.

Réfectoire des « surveillés »

Pour la petite histoire, à la fermeture définitive du camp, une des baraques acquise par la municipalité en 1949 fut démontée et installée sur le site de l’actuelle salle des fêtes pour servir de restaurant scolaire aux écoles du bourg de Saint-Paul. Cette cantine fonctionnera jusqu’au début des années soixante-dix et l’apparition de préfabriqués à l’école.

(sources : les travaux de l’AFMD sur l’internement en Limousin et ceux de Mme Renée Chabrely sur l’école de Saint-Paul)

DOCUMENTS

Le personnel du C.S.S. de Saint-Paul d’Eyjeaux au 5 janvier 1941(Archives Départementales 87)
Organisation du camp (Archives.Nationales)
 

Extraits de rapports

Le 16 janvier 1941, Monsieur de Breuvery, Chef du C.S.S. de Saint-Paul d’Eyjeaux, apporte au Préfet de la Haute-Vienne quelques réponses aux questions que celui-ci lui a posées :
« 1°– Situation du camp : à 500 m. du Bourg de Saint-Paul-d’Eyjeaux qui est desservi par un tramway départemental.
2°– Date de la création : 1er décembre 1940.
3°– Autorité qui a décidé la création : Ministère de l’Intérieur,Sûreté Nationale.
4°– Nombre moyen d’internés depuis la création :467 à la date du 15 janvier 1941.
5°– Nationalité et catégorie des internés :Indésirables français »

(Archives Départementales 87,fond 185 W 3/57)


Le 15 janvier 1942, le Préfet inspecteur général des camps et centres d’internement du territoire, André Jean-Faure, adresse en ces termes son rapport au Ministre secrétaire d’Etat à l’intérieur :
« le camp de Saint-Paul-d’Eyjeaux est situé à 20 km au sud-est de Limoges, dans le canton de Pierre-Buffière, à 300 m. environ du chef-lieu de la commune de Saint-Paul-d’Eyjeaux. (…) Le camp avait été d’abord prévu pour des réfugiés. (…) L’arrivée des internés (…) s’effectua (…) le 31 décembre au soir. Le camp est agencé pour recevoir environ 600 personnes. Il y en avait 473 lors de mon passage. Ce sont des internés politiques. (…) Le camp compte 48 baraques ou bâtiments divers dont 38 dans l’enceinte clôturée des internés et 10 dans l’enceinte libre réservée aux Services
du camp et au personnel. (…) Les baraques à affectation de dortoirs peuvent contenir au maximum 40 hommes. »
(Archives Nationales, F/7/15110)

Reportage de France 3 :https://www.youtube.com/watch?v=5tbyZsT6F9Q

POUR EN SAVOIR PLUS :

Les camps du bocage : 1940-1944, Saint-Germain-les-Belles, Saint-Paul-d’Eyjeaux, Nexon…,Guy PERLIER, Editions Les Monédières, 2009
Le camp fantome, Histoire du camp de Nexon, Film de Tessa RACINE :
https://www.youtube.com/watch?v=-dhzkWeiWns

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